Éloges
des différences
Comment désamorcer les aspects explosifs et si dynamiques des différences qu'il s'agit toujours de respecter. Fort bien, mais comment respecter sans être désireux de connaître? Et comment les intégrer sans les désintégrer, comment en jouir sans les naturaliser? L'éloge de la pluralité des racines ne peut faire l'économie de la logique du contradictoire. La différence en ce sens n'est pas un problème à résoudre, mais une richesse à manifester pleinement.Voyons autrement, sous l'angle du «ressenti», l'épaisseur humaine d'un phénomène qui porte témoignage de la connaissance, aussi bien intellectuelle qu'émotionnelle, de réalités de plusieurs cultures vécues de l'intérieur. Il s'agit donc de connaissance surtout au sens d'une expérience personnelle et intime revisitée par une vision synthétique et intégrée du monde - des mondes. La générosité du regard prend sa source dans le cœur qui se pince et qui sourit. À fleur de peau, nous souffrons et nous jouissons de nos différences. Avouons-le à ras du cœur comme passion nostalgique et pétillante. Faisons partager le goût, la saveur, la sensation et l'intensité qui nous habitent à partir de ce centre d'où rayonne l'amour de la différence. Cela voudrait s'appeler, en termes lyriques, un éloge des différences.
Diversité et richesse afghane
Photo: Our Beloved Afghanistan sur Facebook
Précautions
Ne pas avoir peur des clichés qui souvent dérivent d'une image poétique ancrée dans le réel et l'imaginaire.
Ces images portent en elles la poésie et la beauté.
d'une connaissance intégrée
Ondes créatrices
L'introduction des cours de sciences sociales et humaines à l'EPFL qui est une avancée essentielle, défendue par Metin Arditi, écrivain et humaniste.
J'aime sa vision large qui permet de comprendre la nécessité de l'art. Il est bien placé pour le savoir en tant qu'écrivain et dans son rapport à la musique. Il préside l'OSR notamment.
Ambassadeur de bonne volonté pour l'UNESCO.
De l'importance des mots sur la réalité.
Ethnie, définition et histoire.
On peut constater que le mot «ethnie» est réapparu dans son sens actuel dans le voisinage de la promotion du communautarisme pour l'autre en Occident. Ce fut une manière de vouloir gérer la place donnée à la migration, mouvement économique et politique, et de contrôler les débordements possibles.Créer des mots et leur assigner un sens n'est jamais innocent. On le sait pourtant. D'où l'importance des mots et la conscience qui devrait précéder ce que l'on nomme et comment on le qualifie.
La réalité devait bientôt illustrer les guerres dites «ethniques» et leur ravage. Un mot qui était né dans le champ de la sociologie se mettait soudain à vibrer politiquement.
Le terme de «race» étant désormais interdit, ayant prouvé sa vacuité, il fallait bien en trouver un autre.
Et puis voilà que le communautarisme faisait des siens. Alors que cela était prévisible d'avance.
Quand on joue les apprentis sorciers, on devrait avoir une longueur d'avance pour les solutions.
La grande et profonde inculture, l'arrogance avec laquelle on traite les solutions qui travailleraient sur la dimension culturelle, pourraient changer la face de bien des conflits. Il suffirait que les ignorants le soient moins quelle que soit leur place dans la société.
Assassinons la langue ou faisons-en mauvais usage et la réalité vengera.
de la tziganie
un tzigane naît avec la musique, vit avec la musique et meurt avec la musique
Chanson tzigane
Il était une fois un groupe, Taraf de Haïdouks, l'un des groupes les plus connus et appréciés, alors qu'on ne jurait que par la musique tzigane. Dont on louait - à raison - l'art délicat dégageant une énergie humaine extraordinaire. Musique, dont la richesse est de mettre en un tout rayonnant un héritage hétéroclite, mais plein de sens. Un modèle qui rassemble autour de lui ce qui ailleurs divise. Les modes passent... certes, mais auraient-elles quelque chose à voir avec la montée des préjugés à l'encontre des Roms? La sociologie le dira un jour peut-être.
Une image forte m'est revenue. Sur Arte, chaîne de la Culture. Taraf de Haïdouks dans une grande salle de concert. Berlin sans doute. L'important m'a paru qu'ils soient déguisés en pingouins. Et surtout, on avait ôté son sourire infini à mon violoniste favori dont les dents blanches brillant dans le visage ensoleillé manquait à la musique.On voyait que non contents de les mettre en noir et blanc, eux qui portent la couleur dans le cœur, on lui avait dit de ne pas sourire. Indication de mise en scène. J'ai suivi ce concert avec.une tristesse certaine.
Le groupe vit toujours dans son village. En musique. Ecoutez-le là.
16.03.2013
La diversité
Notre temps se voit confronté à deux extrêmes en matière de diversité: le particularisme exclusif et le mondialisme à tous vents. Cette tension est récupérée par les idéologies qui ne se soucient guère des conséquences dans la durée de ce phénomène.
La culture en porte les traces aujourd'hui, sous forme d'une alternative: pour les artistes, il s'agit de trouver, dans un certain isolement, territorial, son identité propre, et d'entrer dans le monde pour y expérimenter le regard de l'autre. A cause de la diversité constitutive de la Suisse, en langues et en culture, les créateurs rencontrent ce phénomène au niveau du matériau artistique et du style - quels sont les thèmes et les formes artistiques qui touchent à la fois ce qui leur est proche et ce qui est plus lointain? - et dans les conditions de leur travail - il faut rejoindre non seulement les arts de sa communauté, mais aussi atteindre les autres régions, voire le monde. Ils sont donc pris entre le régional et le mondial.